Travailler-entre-pairs

Travailler avec ses pairs ? Mais pourquoi donc ???

Evidemment vous allez me dire : « oui c’est vrai, il faut travailler ensemble… » Sur le principe, on est tous d’accord…

Mais en vrai…. Vous vous occupez de vos sujets, de votre équipe, et c’est déjà pas mal. Comme celui d’à côté fait la même chose, chacun gère ses propres sujets et les vaches sont bien gardées. « Mais on se croise une fois par semaine en réunion d’équipe quand même ! ».

Alors qu’en fait, le travail entre pairs est indispensable à la bonne marche de l’entreprise. A moins que vous n’ayez monté votre startup indépendante dans un garage 🙂.  Dans le cas contraire, votre équipe fait partie d’un tout, et le travail entre pairs est le liant qui permet à l’entreprise de tourner mieux. Un peu comme de l’huile dans des engrenages : s’il n’y en a pas, à un moment ça ne marche plus…

Après, c’est plus facile à dire qu’à faire. C’est pourquoi plutôt qu’un long discours, je vous propose 5 cas pratiques.

#1 – Pour deux équipes qui ne s’aiment pas…

Evidemment, ce n’est pas dit comme ça, mais en vrai je suis sûre que vous êtes capables de me citer deux départements qui ne s’aiment pas trop, ou sont en conflits, voire en guerre ouverte …. Il y en a toujours, et ça se sait.  Et la bonne nouvelle, c’est que si votre équipe est concernée, en tant que manager vous pouvez agir. 

Comment ? En montrant l’exemple. Car les équipes reproduisent ce qu’elles voient, pas ce qu’on leur dit. Donc le meilleur moyen de rapprocher deux équipes, c’est de se rapprocher de son alter ego et de le montrer. Et de ne pas laisser la moindre faille d’alignement et de confiance entre vous. Car les micro-failles qui existent à un niveau hiérarchique sont répercutées et amplifiées à chaque étage descendant. Je vous laisse imaginer ce que ça donne deux étages plus bas…

En pratique comment fait-on ? Prévoyez-vous des rdv réguliers pour discuter. Au déjeuner ou en réunions plus formelles, peu importe. Mais discutez, et alignez-vous au maximum. Puis allez voir les équipes ensemble. Souvent. Sur le terrain. Pour que les gens puissent voir que au moins de votre côté il y a la volonté de travailler ensemble.

Après, c’est un long chemin, fait de discussion à 2, à 4, à 12. Pour faire parler les gens ensemble et qu’au final ils trouvent les solutions eux même.

Bref, montrez votre alignement.

Et si vous ne l’aimez pas ? Aller au #5

#2 – Pour un projet inter-direction à lancer

Eh oui, ça arrive de plus en plus de nos jours, où les systèmes sont de plus en plus globaux et où on cherche l’agilité d’entreprise.  Et si deux équipes doivent travailler ensemble, vous avez deux choix :

  • Choix 1 : Faire un RACI qui stipule la répartition des tâches entre les deux équipes, mis dans un contrat et signé par les différentes parties prenantes.
  • Choix 2 : Etablir une relation de confiance et quelques règles du jeu qui permettront une auto organisation des deux équipes.

Pour ma part, je préfère le choix 2. Parce qu’il a l’avantage de mieux bouger avec les aléas, et d’être beaucoup plus agréable à vivre.

Mais comment faire ? Finalement un peu comme pour le point précédent : gérer ensemble. Je vous donne quelques idées en vrac : Cadrer le projet ensemble. Ne pas faire de points avec votre équipe sur le projet sans l’autre. Si vous êtes interpellés par votre équipe, prendre le temps d’en discuter avec votre alter égo avant de répondre. 

Bref, une synchronisation permanente.

Et si vous ne l’aimez pas ? Aller au #5 

#3 – Pour faire avancer vos sujets

Dans ce cas, il ne s’agit pas de travailler sur un sujet commun, mais de travailler sur un de vos sujets… Parce que pour faire avancer vos idées dans votre entreprise, vous avez besoin d’alliés. On a parlé dans un précédent d’article de l’influence. Et bien, vos pairs en font intégralement parti !

Mais le problème des alliés, c’est que ça ne se décrète pas du jour au lendemain. Et que ce n’est pas le jour où vous en aurez besoin qu’il faudra aller leur parler. C’est donc un travail de fond.

Et c’est aussi un travail subtil. Personnellement, j’ai toujours eu horreur qu’on me milite dessus. Par contre j’ai toujours aimé discuter de tas de sujets. Et je vois bien que ceux qui m’ont le plus influencée ne sont pas ceux qui m’ont martelé leurs idées comme une vérité, mais plutôt ceux qui m’en ont parlé régulièrement, m’ont permis de creuser le sujet, de bien comprendre, sans arrière-pensées. Et au moment où il en a parlé au codir, je connaissais le sujet et était très enclin à le soutenir.

Alors, est-ce de la manipulation ? Tout dépend de l’intention avec laquelle on le fait. Si c’est au détriment de l’autre, oui. Si vous utilisez des stratagèmes cachés pour le convaincre, oui. Mais si vous en faites un terrain d’ouverture, pour le bien de l’entreprise, alors c’est bon 🙂.

Bref, des relations de fond à construire.

Et si vous ne l’aimez pas ? Allez au #5

#4 – Pour garder les gens

Passons maintenant à des raisons plus globales : pourquoi avez-vous des pairs ? Parce que vous  faites partie d’un système, et vos collaborateurs aussi. Et que ceux-ci pourront donc un jour se déplacer dans ce système, ce que dans les grands mots on appelle une « mobilité ». Si si, pensez-y dès maintenant. Parce que sinon un jour, ils partiront dans une autre entreprise.

Alors on pourrait dire que tout ça, c’est une histoire de RH…. Que si un jour un de vos collaborateurs veut partir de votre équipe, il verra ça avec eux. Eh bien certes, mais pas que… c’est aussi le job des managers. De laisser les portes ouvertes, et de les ouvrir. Pour le bien être de son collaborateur et de l’entreprise.

Et c’est là où le travail entre pairs a tout son intérêt. Parce qu’à chaque fois que vous partagez sur vos collaborateurs, vous créez ces ouvertures potentielles et ces ponts. En pratique, cela peut être des « people reviews » pour discuter des compétences, appétences et trajectoires de vos collaborateurs entre managers. Vous pouvez aussi profitez des lancements de nouveaux projets pour établir un staffing plus ouvert qu’avec vos propres équipes… 

L’intention derrière est d’offrir collectivement plus de possibilités et de perspectives que tout seul. Et est-ce qu’au final ça veut dire laisser partir son collaborateur ? Et bien parfois oui… C’est la vie du manager.

Bref, une belle gestion collaborative.

Et si vous ne l’aimez pas ? Allez au #5.

#5 – Et si je ne l’aime pas ?

Et si vous n’avez pas d’atomes crochus avec un de vos pairs ?… Voire pire, vraiment ça ne passe pas ? Et bien c’est plus dur. Désolée…

Je vous dirais bien de choisir d’abord ceux avec qui c’est le plus facile. Avec eux, vous allez plus facilement mettre en place les discussions informelles, avoir envie de travailler ensemble…  

Mais pour celui que vous n’aimez pas trop ? Et bien en vrai il va falloir faire avec. Vous n’irez sûrement jamais déjeuner avec lui, mais vous pouvez tenter les réunions formelles. Et les faire régulièrement, calées dans l’emploi du temps pour ne pas « trop » procrastiner. Parce qu’il y a quelque chose de plus grand que votre équipe et que vos atomes crochus naturels. Cela peut etre le produit que vous allez sortir au final, la satisfaction du client, la réussite du projet… 

Bref, trouvez cette raison au-dessus.

En bref


J’espère que ces quelques cas vous ont convaincu ! Après, en pratique, ce n’est pas toujours facile de prendre le temps de le faire, mais sur le long terme vous y gagnerez largement.

Et pour finir de vous convaincre, je vous dirais que c’est quand même beaucoup plus agréable que les relations tendues et conflictuelles 🙂. Et puis vos pairs peuvent peut-être aussi vous apprendre quelque chose non ?

Bref, à vous de voir de ce qui vous parle. Et comme d’habitude, testez !

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